Tutti coloro che sono affascinati dal Tibet hanno sentito parlare del libro di Jacques Bacot (da tempo introvabile nonostante una ristampa circa dieci anni fa). Un libro che è un po' un mito. Perché Bacot (1877-1965) non si accontentava di essere un viaggiatore – in questo caso viaggiatore accoppiato con uno scrittore -; è lui il vero fondatore della moderna tibetologia; infine e soprattutto ha investito nel suo lavoro qualcosa di diverso dalla conoscenza: una dote che dovrebbe essere definita "poetica" e un calore comunicativo nutrito dalla curiosità per l'Altro che ha sempre conquistato i suoi lettori. Non si sbagliava Segalen, che vorrebbe rendere omaggio a questo libro, da lui ammirato, in una famosa poesia: "...scritto con un solo verbo, nella sua marcia altera: / Questo Tibet ribelle". La rivolta in questione non è solo quella di un paese ferocemente attaccato alla lotta per la propria indipendenza, una lotta che tutti sanno essere lungi dall’essere finita. È quella di un popolo ostile alle prudenti precauzioni, povero e nonostante ciò follemente generoso, naturalmente nobile - ma di una nobiltà noncurante dell'apparenza -, e che lotta innanzitutto per poter restare in piedi e libero sotto il cielo. Bacot fu il primo ad amare questo popolo. E il suo libro come nessun altro sa ancora farcelo amare. Anne-Marie Blondeau, che conobbe Jacques Bacot, e che dedicò anch'essa la sua vita allo studio della civiltà tibetana, traccia nella sua prefazione un ritratto documentato, un ritratto vivente dell'autore a suo tempo. La presente edizione, che ripete quella del 1912, è arricchita da un certo numero di foto scattate dall'autore all'inizio del secolo, alcune delle quali costituiscono delle rarità. Abbiamo voluto ripristinare la dimensione classica dell'opera: una stele essenziale per tutti coloro che sono interessati alla civiltà del Tetto del Mondo e alle fonti inalterate della spiritualità buddhista.
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Quatrième de couverture Tous ceux que le Tibet fascine ont entendu parler du livre de Jacques Bacot (longtemps introuvable malgré un reprint il y a une dizaine d'années). Un livre qui fait un peu figure de mythe. Car Bacot (18771965) ne s'est pas contenté d'être un voyageur - en l'occurrence un voyageur doublé d'un écrivain - ; il est le véritable fondateur de la tibétologie moderne ; enfin et surtout il a investi dans son oeuvre autre chose que du savoir : un don qu'il faudrait qualifier de « poétique » et une chaleur communicative nourrie de curiosité pour l'Autre qui ont en tout temps conquis ses lecteurs. Segalen ne s'y était pas trompé, qui tiendra à saluer ce livre, qu'il admirait, dans un poème célèbre : « ... écrit d'un verbe seul, en sa marche hautaine / Ce Tibet révolté »
La révolte dont il s'agit n'est pas seulement celle d'un pays farouchement attaché à disputer son indépendance - une lutte dont chacun sait qu'elle est loin d'être close. C'est celle d'un peuple ennemi des précautions frileuses, pauvre et malgré cela follement généreux, noble au naturel - mais d'une noblesse insoucieuse du paraître -, et qui se bat d'abord pour pouvoir rester droit et libre sous le ciel. Ce peuple, Bacot fut le premier à l'aimer. Et son livre comme aucun autre sait encore nous le faire aimer.
Anne-Marie Blondeau, qui a connu Jacques Bacot, et qui elle aussi a consacré sa vie à l'étude de la civilisation tibétaine, trace dans sa préface un portrait documenté, un portrait vivant de l'auteur en son temps.
La présente édition, qui reprend celle de 1912, est enrichie d'un certain nombre de photos prises par l'auteur au début du siècle - dont certaines sont des raretés. On a voulu restituer à l'ouvrage sa dimension de classique : une stèle indispensable à tous ceux qui s'intéressent à la civilisation du Toit du Monde, et aux sources non frelatées de la spiritualité bouddhique.
Pour tous ceux qui connaissent un peu le Tibet, le nom de Jacques Bacot et l'ouvrage dont il est question ici font quasi figure de mythes. Et ce pour plusieurs raisons. D'abord Bacot ne s'est pas contenté d'être un voyageur (en l'occurrence doublé d'un écrivain) ; il est le véritable fondateur en France de la tibétologie moderne. Enfin et surtout, comme savant aussi bien que comme écrivain, il a investi dans ces oeuvres autre chose que du savoir un don qu'il faudrait qualifier de « poétique » et une chaleur communicative, nourrie d'enthousiasme et de curiosité pour l'Autre, qui n'ont pas manqué de conduire ceux qui ont fréquenté l'homme ou ses livres à le considérer comme l'un des grands esprits de ce siècle (opinion qui serait à coup sûr partagée par le plus grand nombre si la légendaire modestie de Bacot ne l'avait pas cantonné jusqu'à ce jour, et fort injustement, dans un rôle de figure de deuxième rang). Ségalen, lui, ne s'y était pas trompé, qui avait découvert à la lecture du Tibet révolté (Librairie Hachette, 1912) le vrai visage de ce risquetout lancé à la poursuite d'un rêve qui excédait de loin toute science - et qui l'avait lui-même lancé poème resté célèbre, qui rend hommage au livre non moins qu'à l'homme « écrit d'un verbe seul en sa marche hautaine : ce Tibet révolté ». Introuvable depuis des décennies (sinon sous la forme d'un reprint à l'enseigne de l'agence de voyages « Peuples du Monde » paru il y a une dizaine d'années - lui-même indisponible). |