Souvenir d'un Voyage dans la Tartarie et le Tibet, suivis de L'empire chinois
Primo francese a penetrare nel Tibet, padre Huc viaggiò otto mesi attraverso la Cina nel 1846. Il resoconto della sua disavventura scrisse nel 1854. Ristampato qui integralmente, questo voluminoso resoconto e tutte le osservazioni e gli appunti sulla vita e sui costumi cinesi dell'epoca, perché l'esploratore approfitta delle mille e una occasioni del viaggio per fornire precisione sui vari aspetti della civiltà cinese
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N'ayons pas peur des grands mots: les Souvenirs du père Huc sont l'un des plus formidables récits de voyage de tous les temps. C'est en 1844 que Régis Evariste Huc et son collègue lazariste Joseph Gabet quittent la Chine pour évangéliser les Tibétains. Ils parcourent la Mandchourie et la Mongolie dans des conditions qui feraient frémir nos routards contemporains. Ni la faim, ni le froid polaire, ni les chameaux récalcitrants, ni les bandits, ni les précipices, ni les sables mouvants du désert de Gobi ne viennent à bout de ces deux missionnaires venus parler de Jésus de Nazareth aux disciples de Gautama Bouddha.
A Lhassa, le dialogue s'annonce prometteur entre les «lamas du ciel d'Occident» et leurs lointains cousins des hauts plateaux, mais les Chinois, qui maintenaient déjà le Tibet sous une étroite tutelle, expulsent les visiteurs de la cité interdite et les renvoient à Macao. La traversée forcée de la Chine est aussi pittoresque que le reste du voyage, car elle s'effectue en palanquin et offre de nombreuses occasions aux prisonniers de berner les mandarins, qui, comme chacun sait, «sont forts avec les faibles et faibles avec les forts». Roman d'aventures, manuel de géographie, traité d'ethnologie, ce gros livre est aussi savoureux que son auteur est sympathique. Le père Huc est à la fois un homme de fer sous une apparence placide et un Toulousain plein de faconde et d'humour, toujours prompt à se moquer de luimême et à faire ressortir l'aspect comique des pires situations. Dénué de préjugés, il apprend les langues de ses hôtes, adopte leurs mœurs, mange leur cuisine et revêt leur costume. Après s'être laissé pousser une natte pour ressembler à un Chinois, il détruit plusieurs années de patience d'un coup de rasoir pour se donner un petit air mongol.
Bien qu'une foi chevillée au corps l'ait conduit dans «ces rudes et âpres contrées», il insiste sur les «nombreuses et frappantes analogies qui existent entre les rites lamaïques et le culte catholique». Ce bonhomme inouï se passionne pour toutes les croyances; il aime d'ailleurs tous les êtres humains. Il est ouvert, tolérant, dévoré par la curiosité, comme l'était son prédécesseur Marco Polo, comme le sera son héritière Alexandra David-Neel. |