Dogon
Affascinata dal popolo della falesia, inizia i suoi lunghi soggiorni ospitata da famiglie di Yendoumman Ato e di altri villaggi vicini. La fotografa affronta questo mondo partendo dagli elementi naturali, l'immensità degli spazi, i rarissimi alberi, la matericità delle pietre. In seguito si concentra sulle abitazioni, costruite tra i rifugi offerti dalla roccia. Le terrazze dove gli alimenti vengono fatti seccare, le scale, addossate alle pareti, simili a sculture. Ma questa civiltà ha ben più da mostrare. Ospite dei Dogon, Agnès Pataux ne riprende i gesti e gli atteggiamenti, osserva gli oggetti e le abitudini, scruta i corpi, i volti, penetra gli sguardi e la nobile semplicità che da essi traspare.
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Il y a d'abord cette falaise, comme un grand corps, avec ses trous, ses plis, sa peau. On l'imagine forteresse, sanctuaire, cavité primale. On lui sent presque battre un cœur. Puis il y a ces gens, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards dont la peau est comme la roche, les cicatrices comme des racines. Ils sont assis ou allongés parmi les pierres, ils sont accolés à la montagne, et on se demande qui est né de qui : est-ce l'homme qui a fait la falaise, l'a creusée, ou est-ce la falaise qui a donné l'homme ?
Les Dogons, peuple de l'actuel Mali, ont, dit-on, trouvé un jour refuge auprès de cette falaise pour fuir l'islam et défendre leur religion animiste. La falaise a abrité les hommes en son sein dans des habitations troglodytes qui recueillent aujourd'hui essentiellement les défunts. A flanc de montagne vivent les anciens, qui approchent de la mort. Au pied, les plus jeunes ont construit leurs maisons à côté des hauts greniers aux toits pointus. En contrebas, le fleuve étale lui aussi ses grands membres. Les paysages sont beaux, mais exigeants. La falaise a abrité et façonné les hommes, cette communauté dogon profondément imprégnée de son milieu naturel, tant dans ses croyances que dans son mode de vie où rien n'est encore mécanisé. |